C'est le printemps !

Publié le 12 avril 2024 à 12:45

Je sais ce que vous vous dites, il est un peu en retard le gars, le printemps a débuté il y a quelque temps déjà, certes, mais aujourd'hui par chez moi il fait beau voyez-vous, l'air est doux, le ciel est bleu, les nuages laissent gentiment passer quelques rayons du soleil et les sons voyagent avec cette sourdine naturelle propre au temps chaud. Vous voyez ou pas ? Imaginez : un après-midi d'été sur la terrasse, vous percevez le bruit d'une tondeuse ou celui d'un avion dans le lointain, vous ne parvenez pas clairement à le définir, ces sons vous parviennent comme étouffés, d'habitude agressifs ils sont en l'instant presque discrets, tel un doux zonzonnement (le français est une langue merveilleuse...) le bruit de la tondeuse si souvent agaçant concoure en cet instant à votre assoupissement.

Bref, le printemps est venu paré de ses clichés, le temps du renouveau, l'heure du changement, l'instant de l'éclosion... C'est vrai que c'est cliché cependant, il y a forcément une part de nous qui doit admettre que ce moment là est propice à une forme de renaissance.

Hier je discutais avec un étudiant qui du haut de ces 25 printemps me disait que le temps passait trop vite ; je lui confirmais que c'était bien le cas et qu'il fallait se montrer prudent car on parvenait finalement très rapidement à l'âge de 50 ans et lors de ce bilan intermédiaire, on prenait inéluctablement conscience du temps passé en routines annuelles, bien huilées, une vie passée à attendre les vacances, à construire quelque chose dont on n'est même plus sûr de vouloir encore. On n'a pas de regrets vraiment, on a aimé cette vie là mais on s'arrête sur cette impression de n'en avoir rien fait, rien vécu pour nous, à nous ; on comprend que notre individualité s'est égarée et lorsque l'on se croise à nouveau sur ces temps de bilan, il faut se reconnaître, retrouver qui on est, comprendre ce que l'on est plus et savoir qui on veut être...

Mon épouse vit sûrement ce type de questionnement, et ne trouve pas ma place près de son nouveau moi.

Le printemps est là et ses métamorphoses, pourtant pour nous c'est bien l'automne ; je réalise que j'ai aimé ma vie parce qu'elle en faisait partie, je comprends que celle-ci aussi banale fut-elle, a été chaque instant merveilleuse, parce que nous nous aimions.

Le printemps est là et j'en fais la promesse, je vais renaître...

Il est dit qu'une vie d'homme dure celles de trois chevaux, deux sont morts pour moi déjà, je viens de seller le dernier et je ne sais pas encore où aller, mais j'irais... 


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